Article publié le
Des galettes (pas) bretonnes en Normandie

Connaissez-vous l’origine des galettes “bretonnes” ? Le premier qui répond “Bretagne” a perdu. En réalité, bien que nous n’ayons absolument rien contre nos voisins amateurs de beurre (comme nous) et de cidre (comme nous), il est important de rendre à César ce qui est à César. Enfin, pas vraiment César du coup, mais vous allez vite comprendre pourquoi.
Un peu d’histoire
Les galettes de sarrasin trouvent en réalité leur source à l’autre bout de la planète, en Asie. C’est à l’époque des premières croisades qu’elles sont rapportées en Bretagne. Très vite, il apparaît que le sarrasin se cultive très bien sur le sol breton… ce qui explique pourquoi la galette est une spécialité de notre péninsule ouest préférée. Mieux encore : pendant des décennies, le sarrasin va permettre de sauver des populations entières de la famine. Alors que le blé se cultive en huit mois, il n’en faut que trois pour récolter le sarrasin. Du coup, quand une culture de blé s’annonce mauvaise, on a encore le temps de tout défricher et de semer du sarrasin.
Bien sûr, à cette époque, les galettes de sarrasin se consomment plutôt comme du pain, on les cuit bien épaisses pour qu’elles remplissent bien le ventre. Rien que d’y ajouter du beurre aurait fait de vous un bourgeois, ne parlons pas de la viande, du fromage ou même des oeufs ! Cette habitude est venue bien plus tard (et on est bien contents de l’avoir conservée).
Si aujourd’hui seul un tiers du sarrasin consommé en France est produit en Bretagne, tout le reste est importé. C’est pourtant tout notre pays qui se fait plaisir en consommant des galettes bien garnies, à la maison ou au restaurant.
Envie d’une galette ?
A Pont-l’Evêque, Maguy a ouvert son restaurant depuis plusieurs années – au moins dix, peut-être même douze ou treize, nous dit-on dans l’oreillette – et ses galettes y sont devenues une institution. Son point fort : des recettes simples et efficaces réalisées avec des produits frais et locaux.

“Mes pommes de terre viennent de chez le maraîcher d’à côté, le fromage est fait ici, juste à côté, et le pain, il vient de la boulangerie Séraphin (ndlr: voir article page XX) bien sûr !” Maguy n’est pas du genre à se vanter, pour elle, régaler ses clients c’est tellement normal qu’elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes. D’ailleurs, ça se sait dans la ville et aux alentours, au point qu’il ne faut pas trop espérer trouver une table libre le midi si vous n’avez pas réservé.
Chez Maguy, c’est ouvert du lundi au samedi, de 7h le matin jusqu’à 21h, voire même un peu plus en été. On a demandé à la cheffe si elle souhaitait nous parler de ses spécialités, ou d’un plat signature. Et comme tout bon cuisinier qui se respecte, elle nous a bien entendu parlé de l’importance de la qualité des produits qu’elle travaille et de leur provenance.
“Bien sûr on propose des plats à l’ardoise selon les produits de saison, mais on a quand même une carte avec des burgers, nos galettes… c’est vrai que finalement, c’est moi qui ai amené les galettes à Pont L’Evêque, il n’y en avait pas avant !”
L’histoire ne dit pas si Maguy a elle-même vécu en Bretagne pour tomber en amour pour les galettes de sarrasin, au point d’en proposer tous les jours dans son restaurant. Par contre, une chose est sûre : les avis sont unanimes quant à la qualité des plats servis. Le sourire du personnel est cité presque aussi souvent que les galettes dans les commentaires laissés par les clients, juste après le rapport qualité-prix qui est clairement le point fort de l’établissement.
Alors, un petit creux ? Pensez à réserver !
Chez Maguy
10 rue Georges Clémenceau, 14130 Pont L’Évêque
02.31.64.14.98